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Evolution de l'éruption de l'Holuhraun fin 2014

Éruption de l'Holuhraun en 2015

fin provisoire

Pour suivre le déroulement des événements en 2014, consultez les pages 1 à 7 (voir menu ci-contre). L'éruption qui a débuté en Islande fin août 2014 est toujours en cours. Elle est liée au système volcanique du Bardarbunga, un volcan situé sous le glacier Vatnajokull. Heureusement, la fissure s'est ouverte dans un ancien champ de lave nommé Holuhraun exempt de glace. Depuis 4 mois, l'activité sismique et volcanique reste intense bien qu'en léger déclin par rapport au début.


--> Lundi 19 janvier 2015

Après un mois sans mise à jour, voici quelques nouvelles de l'Holuhraun et du Bardarbunga. L'éruption a suivi son cours sans rebondissement. Elle dure toujours et décline très lentement. L'activité sismique du Bardarbunga se poursuit aussi. Seuls trois séismes supérieurs à 5 ont eu lieu le 25 décembre (5,0), le 30 décembre (5,3) et le 8 janvier (5,1) en bordure nord de la caldera. La moyenne quotidienne des secousses est fluctuante. Elle est descendue jusqu'à 30 par jour début janvier pour remonter à 60 actuellement. Quant au dyke, les séismes y persistent bien que faibles et peu nombreux (~10/jour < 2).


Holuhraun 10 janvier 2015
ce nuage de vapeur cache l'ouverture d'une fissure dans la paroi nord du cratère Baugur (10/01)


Le champ de lave couvre plus de 84 km². Il a donc dépassé la superficie de Thingvallavatn, le plus grand lac naturel d'Islande. La lave circule en majeure partie dans des tunnels sous la croûte solidifiée avant de surgir à la surface du champ de lave. Le front nord-est a repris du service et la coulée de lave figée depuis le 13 septembre a progressé de 200 mètres dans le lit de la Jokulsà en direction de la colline Vaðalda. Quant la visibilité est bonne, on voit la vapeur dégagée au premier plan sur la webcam. La lave a aussi beaucoup progressé vers le nord, engloutissant de plus en plus la piste F910 sud (Gaesavatnaleid) et atteignant même la F910 nord (Dyngjufjallaleið).


superficie de la coulée de lave le 28 decembre 2014
superficie de la coulée de lave le 28 décembre - IES

superficie de la coulée de lave le 10 janvier 2015
progression de la lave les 10 premiers jours de janvier - IES


Selon le volcanologue Ármann Höskuldsson le cratère Baugur fait 400 à 500 mètres de long et expulse encore 60 à 80 mètres cube de lave par seconde. Le rapport du 16 janvier émis par le Conseil Scientifique de la Protection Civile parle lui de 50 à 70 m³/sec.


La lave a complètement submergé Flæðir, le vaste désert de sable et de gravier où s'écoulaient les eaux de fonte du glacier Vatnajokull. Elle commence à recouvrir Thorvaldshraun, un champ de lave produit par l'éruption de l'Askja de 1926 à 1930. Cela signfie que la lave bloque maintenant l'écoulement de l'eau dans la plaine de Flæðir et qu'un nouveau lac pourrait se former l'été prochain. Il y a une conséquence écologique positive à la disparition de Flæðir. Souvent sujette à des tempêtes de sable, cette étendue était une des principales sources de poussière de la planète, responsable de l'érosion. Les tempêtes de vent emportaient les particules jusque dans l'atmosphère. Désormais, elles sont scellées sous des tonnes de lave.


Holuhraun 10 janvier 2015
Photo prise par la police le 17/01. Le lendemain, ce panneau était englouti par la coulée de lave.


L'épaisseur de la coulée de lave a été mesurée par avion le 30 décembre. Voici les résultats préliminaires : 10 mètres d'épaisseur dans la partie est, 12 mètres au centre, 14 mètres à l'ouest avec un record de 40 mètres du côté oriental du cratère Baugur et son lac de lave. Le volume total de Nornahraun est estimé à 1,15 km³.




Début janvier, la communication avec la station GPS située dans la caldera du Bardarbunga a été rétablie quelques jours mais est à nouveau hors service. Juste le temps de constater que l'enfoncement s'était ralenti à 13 cm par jour. Les mesures de l'affaissement sont réalisées par avion lors des vols de surveillance. Ils ne sont malheureusement pas quotidiens. Celui du 30 décembre a enregistré un effondrement total de 59 mètres depuis le début.




Durant l'été, le tracé du contour de la coulée était réalisé en longeant de très près la bordure du champ de lave en 4x4 et en enregistrant le parcours par gps (voir vidéo). Il fallait plus de 45 minutes pour longer les 16 km d'extension de la coulée. Notez que conduire hors piste est illégal en Islande mais les scientifiques ont obtenu une dérogation pour surveiller la progression de la lave. De plus, les traces de pneus ont bien vite disparu sous la coulée.


Quand la lave a atteint le lit de la Jokulsà, toute la bordure sud-est est devenue inaccessible et ce sont les images radars prises par avion et par satellite qui ont pris le relai. Leur avantage est de percer la couverture nuageuse et de voir même la nuit mais il faut attendre que le satellite passe au dessus du site de l'éruption. Même s'ils couvrent instantanément la totalité du champ de lave, les satellites ne permettent pas de suivre la progression en continu. Il peut s'écouler plusieurs jours entre les mesures au risque de rater les changements rapides.


Alors que le SO2 n'avait plus menacé les zones habitées depuis deux mois, des pics de pollution élevés sont de nouveau enregistrés depuis le week-end du 10 janvier à Höfn dans le sud-est de l'Islande (3400 µ/m³) et à Reyðarfjörður (1000 µ/m³) et Jökuldalur (7800 µ/m³) dans l'est de l'île. Sans aucun doute dûs aux conditions hivernales et au déclin du cratère Baugur dont la convection thermique n'arrive plus à expédier le panache de gaz en altitude. Les médecins islandais ont noté une augmentation des problèmes respiratoires depuis le début de l'éruption. Les personnes exposées à des taux élevés éprouvent d'intenses quintes de toux et mettent plusieurs jours pour récupérer. Néanmoins, les effets sont temporaires et n'ont pas engendré de graves conséquences.


Des fissures sont apparues dans la paroi nord du cratère. Elles sont bien visibles sur cette vidéo amateur du 16 janvier sous forme de bouches rougeoyantes. Elles pourraient causer sous peu l'effondrement de cette paroi ce qui modifierait la direction de la coulée de lave.


--> Vendredi 6 février 2015

L'éruption se poursuit fidèle à elle-même et la superficie de Nornahraun a atteint 85 km². Voir le contour et les zones actives en date du 21 janvier. Les excroissances de lave vers le nord ont fini par traverser la piste F910 sur plusieurs kilomètres. Dans le cratère, l'agitation du lac de lave a tendance à se calmer du côté sud. Il y a moins de brassage qu'auparavant. Alors que la partie sud se refroidit, la température de la partie nord a augmenté. L'érosion thermique a fini par provoquer l'éboulement de la paroi nord, allongeant le cratère de plusieurs mètres mais le niveau du lac est si bas actuellement que cela n'a pas modifié la trajectoire de la lave qui continue de s'écouler par l'échancrure nord-est.



S'il n'y a plus eu de séisme supérieur à 5 dans la caldera du Bardarbunga depuis le 8 janvier, des secousses entre 4,0 à 4,9 ont néanmoins lieu régulièrement. Au niveau du dyke, il n'y a pas de changement. Les sismographes enregistrent encore une dizaine de tremblements par jour, tous inférieurs à 2.


Les scientifiques sont retournés sur le site le 21 janvier après 6 semaines d'absence. Une partie de l'équipe a survolé le champ de lave pendant 7 heures d'affilée, balayant section par section toute l'étendue de Nornahraun pour en mesurer l'épaisseur. Le dernier relevé topographique de ce genre remontait au 30 décembre. Les mesures ont révélé que l'épaisseur avait augmenté en trois semaines de façon notoire, portant le volume de lave émis à près de 1,4 km³. Le débit de la lave pendant les trois premières semaines de 2015 a pu être estimé à un peu moins de 100 m³/sec.


épaisseur de la coulée de lave le 21 janvier 2015
épaisseur de la coulée de lave le 21 janvier 2015 - IES


Quant à l'effondrement de la caldera, il a atteint 61 mètres de profondeur, ce qui représente un volume de 1,7 à 1,8 km³ et un débit de magma de 60 m³/sec. Autrement dit, le Bardarbunga se dégonfle au fur et à mesure que sa chambre magmatique se vide au rythme de 60 mètres cube par seconde. Lire le rapport de surveillance (en anglais). Les dépressions observées dans la calotte glaciaire qui recouvre le Bardarbunga se sont élargies. Pour rappel, ces chaudrons sont dûs à la chaleur géothermique sous-jacente qui fait fondre la glace.


Ce jour-là, les scientifiques au sol ont mesuré des taux records de dioxyde de soufre avec leurs appareils portables : 14 et 29 ppm soit respectivement 42.000 et 87.000 µg/m³. La seule alternative avec des taux pareils, c'est fuir immédiatement. Lâcher ce que l'on fait, bondir dans un 4x4 et s'éloigner au plus vite du site et de son nuage mortel. Dans de telles conditions, même le masque à gaz est inefficace. Le filtre est rapidement saturé et de toute façon, il n'y a plus suffisamment d'oxygène dans l'air car le SO2 prend sa place.


Ce taux s'est évidemment répercuté les jours suivants dans les zones habitées situées dans la trajectoire du vent et Höfn a de nouveau connu des pics de pollution nuisibles pour la santé tel que 2300 µg/m³ le 31 janvier ou 2200 µg/m³ à Reykjahlid au lac Myvatn le 22 janvier. L'éruption à Holuhraun a libéré 8,3 millions de tonnes de SO2 depuis qu'elle a commencé soit une moyenne de 50 à 60.000 tonnes par jour.


Le 3 février, la chaîne de télévision américaine ABC a obtenu l'autorisation de tourner son émission "Goog Morning America" en direct depuis le site de l'éruption à Holuhraun. L'équipe de tournage et la présentatrice sont restés en bordure du champ de lave tandis que Eric Cheng téléguidait un des drônes vers le cratère et son lac de lave suivi par un deuxième drône destiné à filmer le premier. Ces sont les images les plus récentes dont nous disposons.




Au train où vont les choses, les scientifiques estiment que l'éruption pourrait durer encore plusieurs mois, au moins jusqu'au début de l'été. Ils s'inquiètent de l'accumulation des polluants dans la neige autour du site et de l'impact qu'aura la débacle printanière quand la fonte des neiges libèrera d'un coup acide sulfurique et fluorures dans l'environnement.


Dernière info à signaler, une nouvelle webcam a été installée pour permettre aux scientifiques de mieux suivre l'évolution de l'éruption. Cliquer sur Holuhraun 1 et 2 pour voir les dernières images fixes. Actuellement, la température sur place est de -18°C et le site est dans la purée de pois.


Le rapport du 30 janvier a été agrémenté de plusieurs graphiques intéressants, notamment les courbes d'épaisseur en page 3, l'effondrement de la caldera en page 4 et les modèles mathématiques destinés à prédire la fin de l'éruption dans 4 à 15 mois.


Bonne nouvelle ! La station GPS située dans la caldera a été remise en service aujourd'hui même et on peut de nouveau suivre l'affaissement en direct et en continu sur le site de l'IMO.



--> Dimanche 1er mars 2015

The game is over. L'éruption dans l'Holuhraun est terminée. Elle aura duré 6 mois. Ces trois dernières semaines, on a assisté au déclin progressif et constant de l'activité sismique et éruptive. Il s'avère que le volcanologue Haraldur Sigurðsson avait raison et que son modèle mathématique était exact. Se basant sur la courbe de l'affaissement de la caldera, il avait calculé et prédit le 13 octobre 2014 la fin de l'éruption pour le 4 mars 2015. Il n'est pas tombé loin.


Baugur 12 février 2015
2 zones de brassage dans le lac de lave du cratère Baugur le 12/2 - Photo: Įrmann Höskuldsson


L'activité du lac de lave s'est calmée petit à petit au cours du mois. Son niveau a baissé et son agitation s'est réduite à deux zones de brassage puis une seule alors que la surface du reste du lac se solidifiait en une croûte noire. Lors du survol en hélicoptère le 27 février, plus aucune lueur n'était visible. L'épanchement de lave a cessé. Bilan : 85 km² exactement selon le dernier relevé du 14 février 2015.


superficie de la coulée de lave le 14 février 2015
surface définitive de Nornahraun le 14 février 2015 - IES


L'activité sismique a aussi décliné. Elle n'a pas cessé mais pour la première fois depuis 6 mois, le graphique de l'IMO ne montre plus d'étoile verte (séisme supérieur à 3) dans la caldera du Bardarbunga. Le dyke et la caldera du Bardarbunga enregistrent encore chacun une bonne dizaine de séismes par jour mais tous inférieurs à 2. Quant au taux d'affaissement de la caldera, depuis que le GPS a été remis en service, il semble insignifiant. Les mesures sont néanmoins influencées par la glace qui migre lentement dans la caldera. Après correction de ce facteur, la baisse était d'environ 5 cm par jour la semaine dernière.


Le volcanologue Ármann Höskuldsson rappelle que seul 1% du magma a atteint la surface et qu'il reste encore plus de 100 km³ en mouvement sous le Bardarbunga. L'activité sismique persistante et le dégonflement lent mais continu du Bardarbunga montrent que le magma migre toujours sous le volcan et vers le dyke. Selon lui, il n'est pas impossible que ça explose ailleurs très bientôt, plus près de la source çàd sous la glace du Dyngjujökull ou sous le Bardarbunga lui-même.





Bien que depuis trois semaines, le taux de SO2 dans les zones habitées soit resté sous le seuil de toxicité, il n'en est pas de même au niveau du site éruptif et même si la lave ne se répand plus, le dégazage continue au dessus et autour du champ de lave Nornahraun. Par conséquent, l'accès au site reste interdit dans un rayon de 10 km ainsi que le long du cours de la Jokulsà à Fjollum. La Protection Civile reste en état d'alerte au cas où une éruption sous-glaciaire prendrait le relai et provoquerait un jokulhlaup dévastateur dans le lit de la rivière Jokulsà.


Le code d'alerte pour l'aviation est repassé de l'orange au jaune.


--> Mardi 17 mars 2015

L'activité sismique se calme. Après réévaluation des risques, la zone interdite d'accès a été considérablement réduite. Le Parc National du Vatnajokull est rouvert (Herdubreid et Askja) ainsi que Dettifoss, Asbyrgi et Jokulsargljufur. Seul une marge de sécurité de 20 mètres autour du champ de lave et la zone comprise entre Nornahraun et la langue glaciaire du Dyngjujokull restent interdites. Les tours opérateurs vont s'en donner à coeur joie !


zone de restriction


--> INFOS et WEBCAMS

Suivre les nouvelles en anglais sur Iceland Review Daily News, le Morgunblaðið et la RUV.
Surveiller l'activité sismique sur le site de l'Icelandic Meteorological Office (IMO).
Visualiser les séismes sur un graphique 3 D manipulable et mis à jour toutes les minutes.
Consulter les rapports quotidiens publiés par l'IMO en anglais.
Vous trouverez les infos concernant la sécurité sur le site de la Protection Civile et avd.is.
Pour les données et schémas scientifiques, consulter le site de l'Institute of Earth Sciences.
Voir l'éruption en direct avec les webcams de Mila 1 et Mila 2.
Découvrir en primeur les documents, vidéos et photos inédites postées sur Twitter.
Suivre l'affaissement de la caldera en temps réel sur cette page de l'IMO
Vérifier la qualité de l'air sur le site de l'Environment Agency of Iceland


--> PHOTOS & VIDEOS

Vidéo 1 : survol à basse altitude des coulées de lave et du lac de lave tourné en novembre.

Vidéo 2 : échantillonnage de la lave par un scientifique de l'Université en septembre 2014.

Vidéo 3 : images tournées le 10/01 par Guðbergur Davíðdsson, cameraman chez Stöð 2.

Vidéo 4 : vidéo amateur montrant un survol en avion effectué le 16/01.

Vidéo 5 : nouvelles images du 5/01 de Saga Travel qui organise des survols de l'éruption.

Vidéo 6 : survol en hélicoptère fin décembre. Superbes images à partir de 1:07.

Vidéo 7 : images récentes du cratère entouré de neige diffusées par les télévisions.

Vidéo 8 : documentaire de la BBC sur les volcans islandais et leur menace pour l'Angleterre.

Vidéo 8 : timelapse de la webcam Mila du 31 janvier au 2 février publié par Paul Terlien.

Evolution de l'éruption de l'Holuhraun fin 2014 - Éruption de l'Holuhraun en 2015 fin provisoire
 

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