Avec une surface de 8100 km²,
Vatnajökull est le plus vaste glacier d'Europe.
Sa calotte de glace couvre 8% de l'île et
son épaisseur peut atteindre 1000 m à
certains endroits. Le point le plus haut est Öræfajökull
dont le pic Hvannadalshnukur culmine à
2110 m. Contre toute attente, ce sommet est situé
en bordure du glacier près du parc de Skaftafell
dans le sud-est du pays d'où on a de bonnes
chances de l'apercevoir. Le glacier est en recul
depuis quelques années tant à cause
des changements climatiques que de la récente
activité volcanique.
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vue aérienne sur maquette |
Öræfajökull 2110 m |
Skeidararsandur |
Le glacier recouvre plusieurs
volcans actifs si bien que des lacs sous-glaciaires
se sont formés au dessus du Grimsvotn.
D'où son appelation Vatnajokull, le "glacier
des lacs". Lorsque le volcan se réveille,
des explosions phréatiques se manifestent,
entraînant la fonte d'une grande quantité
de glace qui vient augmenter le volume du lac
et la pression. A partir de cet instant, les islandais
sont en alerte car le jökulhlaup est imminent.
Le jökulhlaup est une crue
cataclysmique qui ravage tout sur son passage
quand le lac se vidange brutalement par dessous
le glacier et vient grossir la rivière
glaciaire Skeidará en une vague d'une force
inimaginable. Le débit est gigantesque
et peut charrier des blocs de glace de la taille
d'un immeuble. En 1996, l'éruption du Grimsvotn
a ainsi provoqué la destruction de 2 ponts
et d'une partie de la route circulaire. Les pylones
ont été arrachés, les armatures
métalliques pliées interrompant
la circulation autour de l'île pendant quelques
mois. La vague faisait 4 m de haut sur 20 km de
large et a causé 14 millions de dollars
de dégâts mais aucune perte humaine.
Une fois la débacle terminée
et les blocs de glace fondus, il ne reste qu'une
vaste étendue désolée de
sable noir semé de débris fluvio-glaciaires
: les sandurs. La vie n'a pas le temps de reprendre
avant la prochaine inondation. La zone n'est d'ailleurs
pas habitée.
Dès que l'on quitte Nupsstadur
vers l'est, la route traverse l'immense étendue
noir et désolée du Skeidararsandur.
On distingue au loin la langue glaciaire toute
noire du Skeidararjokull d'où surgissent
les crues.
Au bord de la route, les islandais
ont laissé l'armature du pont toute pliée
en mémoire de la catastrophe. Mais voilà
qu'au loin, un promontoire de verdure se profile,
enclavé entre deux langues glaciaires :
le parc national de Skaftafell.

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