Une journée à Canterbury

Posté par francevoyage le 2 septembre 2008 - 17:32 | Catégorie: citytrip.

Après deux semaines d’interruption, je me remets à la tâche pour vous raconter ma journée à Canterbury. Décidément, le poste frontière de Calais et la compagnie PO Ferries doivent commencer à me connaître après 6 traversées de la Manche cet été. Me voici à nouveau sur le sol anglais !

Comme pour ma virée à Londres, le voyage débute très tôt le matin de La Panne. C’est l’office du Tourisme qui organise l’excursion pour un prix défiant toute concurrence. Heureusement, ils ne s’occupent que des déplacements en autocar et ferry et laissent une entière liberté aux participants pour visiter ce qui les intéresse ou faire du shopping.

Après une traversée Calais - Douvres sans histoire, l’autocar se dirige vers Deal, une petite cité balnéaire très fleurie. Nous y passerons un peu de temps pour visiter ses centres d’intérêt : le château médiéval en forme de rose Tudor, la Timeball Tower (tour surmontée d’une boule horaire) et le Pier, une jetée de 300 mètres qui s’avance dans la mer. A peine le temps d’en faire le tour, nous voilà repartis vers notre destination finale : Canterbury.

La météo est capricieuse aujourd’hui, les éclaircies alternant avec les averses. Heureusement, ces dernières s’abattent durant les trajets et notamment juste avant notre arrivée à Canterbury. C’est donc en sautillant entre les flaques que je débute ma découverte de Canterbury pour la deuxième fois cette année.

Il y a plus d’un mois, je n’en ai eu qu’un bref aperçu qui m’a laissé sur ma faim et donné très envie d’y retourner. Je n’avais alors eu l’occasion que de faire le tour de la cathédrale sans jamais l’apercevoir en entier ni pouvoir y entrer car il était tard et la porte monumentale (photo ci-dessous) qui en limite l’accès était fermée. Il faut dire que la cathédrale est cernée de maisons et qu’on ne l’aperçoit que partiellement entre les toits depuis Mercery Lane ou Palace Street.

Cette fois, je verrai une autre partie de la ville. Nous avons 3 heures devant nous et c’est donc tout à notre aise que A.-M. et moi débutons la visite à partir de la gare de Canterbury East Station. Une passerelle emjambe la circulation du boulevard périphérique et nous dépose sur les remparts à proximité de Dane John Mound, un site funéraire de l’âge de pierre.

Nous nous dirigeons vers Norman Castle, un château normand du XIe siècle en ruine. La pluie nous surprend dans le parc et nous courons nous réfugier sous une porte du donjon dont l’accès est libre (gratuit !). Les murs sont si épais qu’on peut bien y tenir à quatre mais heureusement l’averse est vite finie et nous poursuivons notre visite par St Mildred’s Church. Cette église ne fait pas partie des must de la ville mais elle est bien sympathique tout de même.

En suivant Stour Street, nous tombons sur le Museum of Canterbury. Une petite ruelle perpendiculaire nous permet de franchir la rivière Stour (ci-dessus) et découvrir un charmant parc où les familles et les amoureux se promènent. De retour dans Stour Street, c’est au niveau du numéro 6 qu’une petite allée part vers la gauche, franchit à nouveau la Stour pour mener à Greyfriars House, la “maison des franciscains”, une demeure du XIIIe siècle batie sur la rivière. On peut en visiter l’intérieur tout en bois et la chapelle située à l’étage.

Une nouvelle averse nous surprend à la sortie, tout aussi fugace que la première. Bon avec tout ça, le temps passe et nous n’avons toujours pas vu la cathédrale. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de se diriger vers celle-ci si on veut avoir le temps de la visiter. Nous prenons Hawks Lane puis St Margaret Street, la rue commerçante. Arrêt photo expéditif devant l’église Ste Margaret réaménagée pour abriter The Canterbury Tales, un musée multimédia mettant en scène les personnages des Contes de Canterbury.

Voici les tours de la cathédrale qui émergent enfin des toits sur Mercery Lane. On y est ! Nous franchissons Christ Church Gate, la seule porte d’accès à la cathédrale qui est aujourd’hui ouverte. Après avoir payé l’entrée 7 Livres par adulte (et oui les anglais font payer l’entrée des églises), je découvre enfin la cathédrale en entier. Elle est imposante … et ne rentre pas entièrement dans l’objectif. Zut, j’aurai dû prendre le grand angle mais j’ai voulu voyager léger aujourd’hui. Tant pis.

Dès l’entrée par le porche sud-ouest, on est frappé par la hauteur des colonnes qui s’élancent vers la voûte. Je ne me tiens plus de joie. J’adore le gothique et là, je suis gâtée. L’intérieur est immense, plein de recoins, de pierres sculptées, de gisants, de couloirs, d’escaliers et de dédales. Un vrai labyrinthe. Très vite, je délaisse l’itinéraire proposé par le plan distribué à l’entrée pour flâner au gré de mes envies.

Après la nef, on descend dans la crypte où les photos sont interdites. D’ailleurs, il y fait si sombre que je ne vois pas ce qu’ils craignent. Interdire le flash et le trépied suffirait à empêcher de photographier. Dommage car le lieu est magique. Tous les piliers sont décorés différement et la salle du trésor présente de superbes pièces d’orfèvrerie. Je tombe en extase devant une crosse que j’aurai dû dessiner faute de pouvoir la photographier.

De la crypte, un couloir mène dehors du côté nord de la cathédrale. Je sautille de joie devant les vieilles pierres moussues, les arches, les voûtes. C’est une forêt de pierre se mélant à des jardins. Un escalier attire mon regard mais je ne saurai jamais où il mène car déjà un autre couloir m’appelle.

Juste avant l’entrée de la crypte, une sculpture représentant une pointe d’épée ensanglantée commémore le lieu où Thomas Becket, archevêque de Canterbury fut assassiné en 1170 par des partisans du roi Henri II Plantagenêt.

Retour dans le choeur aussi vaste que la nef. C’est haut, aérien, éclairé par pleins de vitraux. L’heure tourne hélas. Avec frénésie, je regarde tout, photographie tout. Tout est beau, j’adooore !!! Je sais déjà qu’il me faudra revenir car je suis sûre d’avoir raté certains détails, des petits recoins, des sculptures. Je ne sais plus où donner la tête. Avec le nez en l’air, j’ai failli passer à côté des superbes mosaïques qui pavent le sol du choeur.

Coup de foudre pour le gisant du Prince Noir, un chevalier en armure et cotte de maille tout doré qui n’attendait que le baiser d’une princesse (moi !) pour se réveiller. Zut, je me trompe d’histoire. Dommage … N’est-il pas beau mon prince ?! Eh oui, c’est le prestige de l’uniforme … que voulez-vous.

Nous terminons la visite de la cathédrale par le grand cloître et mon enthousiasme ne connaît plus de limite. J’ai toujours eu une attirance pour les cloître mais celui-ci, de style Perpendicular est somptueux. Chacune des 4 galeries est différente. Des armoiries colorées décorent les voûtes, la forme des arcades varient, certaines ornées de vitraux. Le style est très riche et c’est presque en courant que je passe d’une galerie à l’autre. Le soleil nous gratifie un peu de sa présence mais les contrastes deviennent alors trop forts.

Allez une petite dernière pour la route et me voilà quittant déjà ce joyau, chef-lieu de l’église d’Angleterre avec la certitude d’y revenir car il me reste encore des couloirs à explorer et une partie de la ville à découvrir.

Nous monterons pile à l’heure dans l’autocar qui démarre avant même que nous ne soyons assises. Direction Douvres sous une lumière magnifique qui ne nous quittera plus jusqu’à l’arrivée à Calais. Je remarque que les nuages se dissipent toujours en début de soirée. Dommage d’être coincé dans un bus aux plus belles heures de la journée mais ce sont les contraintes des voyages organisés. Ô rage, Ô désespoir ! Ô merveilleuse journée aussi !!!

Canterbury, nous nous reverrons bientôt …